Je suis une pintade….
Hélas, lorsque je suis devant un clavier je suis comme cette poule de ma connaissance qui était interloquée devant un couteau. Mais qu’est ce donc que cela ?
Préparation de mon voyage à Montréal
18 septembre 2017. Préparation bien avancée…
Me voici maintenant à un peu plus d’un mois du départ et l’essentiel est prêt. Passeport prêt, AVE obtenu, billets achetés… Cette fois, le voyage se fera en direct… Départ Toulouse, et arrivée directe à Montréal sans escale. Et grâce au décalage horaire, départ à 8h du matin, et arrivée le même jour à 10h… On paiera la différence au retour…
20 septembre 2017.
J’ai commencé à récupérer quelques applications pour faciliter notre visite de Montréal. Et d’abord, l’application du métro de Montréal. Mais elle me sera peu utile car sa principale fonction est d’indiquer précisément les horaires des métros et des bus. Je pense que je me servirai plus volontiers du plan de la ville agrémenté des lignes de métros et bus…
19 octobre 2017. Le départ est pour bientôt…
Mon amie Jocelyne, lorsqu’elle avait appris que je devais venir à Montréal, avait exigé que je loge chez elle. Hélas, elle même avait été invitée pour un séjour à Coïmbra où elle avait enseigné durant de longues années. Elle ne pourrait être là pour nous ouvrir sa porte. Qu’importe, avait elle dit, Cécile, ta nièce que tu viens voir pendant son stage à l’Université UQAM te donnera à ton arrivée les clefs que je lui ai confiées…
C’était prévu ainsi. A l’arrivée de l’avion, je prévenais Cécile, elle nous attendait à Berry, au terminus de la navette de l’aéroport, et elle nous accompagnait chez Jocelyne pour ouvrir la maison et nous expliquer son fonctionnement.
Mais la jeunesse est frivole… Voilà que la semaine dernière Cécile m’annonce qu’elle est invitée pour une partie de campagne le dimanche de notre arrivée. Elle ne rentrera à Montréal que le soir. Et nous arrivons le matin… Pas grave, dit Cécile, je vous cacherai la clef dans le jardin de Jocelyne et je passerai vous faire un petit bonjour à mon retour…
J’ai demandé à Cecile de m’indiquer précisément où elle allait cacher la clef. Mais elle n’est pas pressée de me répondre… Je commence à m’inquiéter de passer la journée devant une porte close…
Sur ce, Jocelyne m’annonce que sa fille vient d’arriver d’Afrique et est dans sa maison. Peut-être la verrons nous, dit-elle. Cela facilitera peut-être l’ouverture de la maison. J’espère donc qu’Anouk sera là dimanche et attendra lundi pour aller rendre visite à sa sœur dans les Laurentides…
J’ai commencé à préparer mes bagages et surtout les sacs à photo, tant pour le voyage (je préfère garder mon matériel sur moi plutôt que de le mettre en soute) que pour les longues randonnées quotidiennes dans Montréal. J’ai aussi repéré sur Google Maps les restaurants proches de la maison de Jocelyne, car, bien que l’on y dispose d’une cuisine, je ne sais si l’on peut facilement faire des provisions dans son quartier très résidentiel.
Cette fois-ci, je vais partir « léger », sans mon ordinateur. Je me contenterais de ma tablette, mais j’emporterai tout de même un clavier pour faciliter la saisie de mes notes… Comme je n’aurai pas l’ordinateur pour vider les cartes mémoires de ma camera, j’emporte profusion de cartes mémoires. J’espère en avoir assez… J’ai vu large, mais sait-on jamais… Il me sera cependant facile d’en acheter d’autres à Montréal…
22 octobre 2017. Bon voyage…
Nous avons quitté Toulouse ce matin. Sans nouvelles de Cécile et de la clef de notre logement à Montréal… Vendredi, Cécile nous a appelé, nous a assuré qu’il n’y avait pas à s’en faire, qu’elle nous dirait où elle avait caché la clef avant notre départ. Mais la jeunesse est insoucieuse et tient peu compte de ses aînés…
Samedi, j’avais essayé de m’enregistrer à l’avance pour notre vol. Mais à la fin, un magnifique « ERREUR » m’avait décontenancé. J’avais recommencé plusieurs fois la manip, pour retomber à chaque fois sur la même punition. Et chaque fois, le formulaire d’enregistrement m’intimais de me rendre à l’aéroport pour régler la question. Inquiet, je m’y suis rendu, mais la compagnie qui devait nous transporter n’était pas là. Un brave dame m’a rassuré et conseillé de venir bien avant le vol pour régler la question à l’enregistrement des bagages, ce qui fait que ce dimanche matin, pour un départ à 8h, nous étions sur place à 5h45. Là, tout s’est réglé sans peine. J’étais rassuré. Pour la question du vol ! Mais je n’avais toujours pas de nouvelles de Cécile. Pas de mail explicatif, rien.
Nous avions bien fait d’arriver en avance car les formalités furent assez longues. Longue queue à la barrière sécurité, puis nouvelle longue, très longue, queue à la douane, si bien que arrivés à la porte pour notre destination nous n’avons pas attendu si longtemps. Une vingtaine de minute tout au plus.
Et nous voici embarqués. Par chance on nous avait donné une place sur le côté et j’étais à côté du hublot. J’aime bien en avion profiter de la vue, même si trop souvent on vole au-dessus de la couverture nuageuse. Ce fut hélas le cas jusqu’au-dessus du Labrador.
Mais si la place était bien choisi, elle était fort étroite, et huit heures sur un siège étroit avec un voisin de devant qui voyage en permanence dossier reculé au maximum, c’est relativement éprouvant.
Nadine, de son côté, était fort inquiète. Elle avait jusque là refusé d’entendre parler d’avion. Cela la terrorisait, et la première fois où j’avais proposé de faire un saut à Montréal pendant les vacances pour aller dire un petit bonjour à Cécile, elle avait opposé un NON définitif. Et puis, petit à petit, l’idée avait fait son chemin et elle avait relevé le chalenge de perdre enfin l’avion. Craignant ses réaction, j’avais pris garde de prendre un trajet sans escale, ce qui n’est pas évident depuis Toulouse. Ainsi, même si elle vivait mal son premier voyage, elle n’aurait pas à revivre son angoisse une deuxième fois après une escale.
Mais tout s’est bien passé, et à l’arrivée, elle se disait prête à entreprendre de nouveaux voyages aériens !!!
Nous sommes arrivés à Montréal à10h, heure locale, et les formalités se sont passées aisément sans les longues files d’attentes que j’avais subi lors de mon précédent voyage. Dés notre arrivée au sol, j’ai évidemment téléphoné à Cécile sur son numéro canadien. Pas de réponse. J’ai laissé un message sur le répondeur. Je commençais réellement à m’inquiéter pour cette histoire de clef.
Comme nous étions encombrés par nos bagages, plutôt que de prendre la navette puis le métro, nous avons affrété un taxi. Cela nous a économisé du temps et surtout de la fatigue. J’avais peine à voir Nadine traîner sa valise du métro Crémazie à la maison de Jocelyne. Ne n’est pas si loin, mais chargé, c’est fatiguant. Taxi rapide et efficace qui nous laisse à la porte de Jocelyne. Et là, comment entrer. Je regarde partout pour voir si Cécile avait caché la clef à notre intention. Rien. Je la rappelle. Absente. Je laisse un message insistant. Je cherche à nouveau, dans le jardin cette fois. Rien. Je furete. Rien. Une voisine étend son linge et me regarde d’un air torve. J’ai peur qu’elle appelle la police montée. Je les imagine arrivant au grand galop sur leurs chevaux, coiffés de leur feutre emblématique, me saisissant à l’épaule et m’embastillant pour tentative d’intrusion. Et la un SMS de Cécile. Puis un autre, et toute une flopée. Elle me demande si j’ai reçu son mail. ! Non !!! Et me dit enfin que la clef est là. Mais elle distille ses informations comme un jeu de piste. Enfin je trouve la clef. J’essaie d’ouvrir la porte principale. Rien. J’essaie la porte du jardin, celle du sous sol, toutes les porte. Rien. SMS à Cécile. C’est QUELLE porte ? La porte d’entrée !!! Je reviens à la porte d’entrée, j’insiste et enfin, elle s’ouvre !!! Nous pouvons rentrer. À l’abri et au chaud !!!
Nous avons aussitôt rejoint nos quartiers, à savoir, le petit studio que Jocelyne réserve à ses invités. Nous avons exploré les lieux, pris nos marques, défait nos valises, pris un peu de repos avant de nous mettre en quête des ressources locales, en particulier pour manger ou trouver ces petites choses indispensables auxquelles nous n’avions pas pensé. Cécile, en péremptoire informatrice, nous avait averti que nous ne trouverions rien dans le quartier : quartier résidentiel, il n’y avait que des résidences et ni restaurants, ni épiceries. Mon ami Google avait été plus conciliant et m’avait indiqué plusieurs restaurants à Proximité, quand à Jocelyne, elle m’avait parlé dans son dernier mail, non seulement de restaurants, mais aussi de petites boutiques où l’on trouvait tout ce dont on avait besoin. Il devait donc être trois heures de l’après-midi quand nous nous en allâmes faire le tour du quartier. Je voulais aussi retrouver mes repères lors de mes précédentes visite à Jocelyne, car je n’y étais pas venu souvent et cela remontait à 2016, lors du colloque Éducation. Nous ne tardâmes pas à découvrir un premier petit restaurant tout proche de la maison, puis quelques autres, et enfin une minuscule boutique qui ne payait pas de mine et affichait « dépannage ». C’était comme une petite épicerie de village qui proposait tous les produits qui manquaient dans la maison, en particulier pour se nourrir. Nous avons acheté des œufs et des pâtes pour préparer un petit repas vespéral, du lait et du pain sous plastique en prévision des fringales matinales.
Et nous revînmes « at home » rassurés sur notre avenir immédiat.
Comme nous rangions nos emplettes, nous entendîmes la porte. Je pensais que c’était Anouk, la fille de Jocelyne qui arrivait. Jocelyne m’avait avertit qu’Anouk venait d’arriver chez elle avec son compagnon, mais elle ne savait pas si nous la croiserions ou non. Nous montâmes aussitôt pour la saluer et la rassurer. Ce bruit qu’elle entendrait sous son plancher, ce ne serait pas des cambrioleurs, ou une famille de moufettes, comme c’était arrivé à Jocelyne une fois, mais bien nous, honorables invités validés par la légitime propriétaire. Nous avons donc fait la connaissance d’Anouk et de son compagnon. Ils revenaient du MontTremblant où ils avaient rendu visite à sa sœur. Nous avons parlé de choses et d’autres, et surtout, évidemment, des question qui m’ont préoccupé pendant tant d’année, et préoccupées aussi Jocelyne puisque nous nous étions connu lors d’un projet international de coopération éducative pour la formation des maîtres, nous avons parlé d’école… Je me suis fait expliquer par quelqu’un qui en avait été l’objet le fonctionnement de l’école canadienne.
Et puis surtout, Anouk m’a donné la clef de la clef WPA du wifi de la maison. Jocelyne l’avait transcrite sur une note, mais je n’avais pas correctement décrypté l’un des caractères…
Nous pouvions enfin nous reconnecter au monde. Ce que nous avons fait avec avidité… J’ai donc dépouillé le courrier du jour et jeté sans discussion tout ce qui n’était pas indispensable. C’est qu’avec la quantité de courrier quotidien que je reçois, je craignais, à mon retour, de crouler sous des milliers de mails sans intérêt, mais qu’il m’aurait fallu trier en bloc. Me voici donc débarrassé du premier bloc de mails sans importance, et informé de qui mérite de l’être.
Nadine, de son côté, commençait à être victime du jet lag. Elle tombait de sommeil dans cet après-midi qui correspondait à la nuit toulousaine aussi nous avons mangé rapidement avant de nous coucher tôt. Mais vers la mi-nuit, elle s’est réveillée : c’était l’heure de son lever à Toulouse… Et impossible de se rendormir. Évidemment je ne me suis aperçu de rien : je dormais du sommeil du juste… Et je me suis réveillé frais et dispo à sept heures trente pour trouver Nadine en train de lire, attendant patiemment mon réveil…
Lundi 23 Octobre, le vieux Montréal.
Réveillés à 7h30, il faisait déjà jour. Les heures ne correspondent pas avec les habitudes françaises : nous avons à Toulouse deux heures de décalage avec le soleil (heure d’été) ici, il n’y en a qu’une. Nous avons décidé de consacrer cette première journée au vieux Montréal. Nous décollons un peu après neuf heures. Il faut que je me réhabitue au métro montréalais. Sortie au Champ de Mars, direction la vieille ville. Nous admirons l’hôtel de ville et surtout son balcon du haut duquel le Général lança à la stupeur du monde son « Vive le Québec libre » qui fit tant dans l’histoire du Canada moderne… Nous en avons profité pour constater que la place n’était pas si grande que ça, pas si grande en tout cas que ce que les archives filmées l’avaient laissé entendre. Même si la foule était compacte ce jour là, elle en se comptait pas par millions… Par milliers tout au plus… Mais le lieu n’est pas moins historique !!!
A cette heure là, la place Jacques Cartier était presque vide. Les touristes dormaient encore. Nous nous sommes alors engagé dans le lacis des rues étroites de la vieille ville, mais pour des européens habitués aux ville anciennes ce vieux Montréal n’a rien de bien original… Profusion de boutiques à touristes et de petits restaurants offrant au chaland la spécialité culinaire du lieux, la Poutine. Aussi, quand vint l’heure où la faim fait perdre toute raison, nous goutâmes le met… Ce ne sont finalement que des frites agrémentées de sauce. Si les belges savaient cela, ils envahiraient le Canada pour châtier les usurpateurs…
Pour digérer notre poutine, nous sommes allé muser sur le port. Il est étrange de penser qu’une ville qui se trouve à plusieurs milliers de kilomètres de la mer puisse s’enorgueillir d’un port qui accueille des navires de haute mer. Et pourtant, même dans ce vieux port au cœur de la vieille ville était amarré ce jours là un de ces géants de croisière qui avait amené sa bordée de touristes. Le bassin de plaisance au contraire était complètement vide alors que lors de voyage de mai des yachts était amarrés à chaque ponton. Je suppose qu’on les avait mis à l’abri en prévision de l’arrivée de l’hiver et du gel. Voilà une chose dont on ne se préoccupe pas dans nos marinas méditerranéennes…
Visite agréable, sympathique, que nous ne regrettons pas… Nous avons beaucoup marché et nous sommes flappis. De retour à notre logement, nous nous arrêtons dans une boutique de « dépanneur » pour acheter de quoi faire notre souper.
Après notre frugal repas vespéral, j’allume la TV et balaye les chaînes. Je tombe sur une chaîne assez curieuse : il s’agit de la chaîne des peuples autochtones. Intéressant. Intéressant de voir le regard que les peuples autochtones portent sur eux-mêmes. Je la regarderai à nouveau demain…
Mardi 24 Octobre, il pleut sur la ville…
A mon réveil, vers 8h, quel étonnement lorsque je veux allumer la lumière : rien, pas de courant. Ampoule grillée ? Je vérifie sur les autres lumières de la maison. Rien nulle part… Pas de courant. Impossible donc de faire chauffer ne serait-ce qu’une tasse de café… Le courant aurait-il disjoncté dans la nuit ? Où est le disjoncteur. Je furete. Rien. J’appelle Cécile qui a habité quelques jours dans cette maison. Elle aura peut-être une idée. Mais elle ne sait pas. Ou peut-être, en bas… Je pense alors à une sorte de placard collé contre le mur qui donne sur la porte du jardin. J’entrouvre, je crois que c’est ça… Mais tout cela n’est pas très explicite… Hier, j’ai échangé quelques palabres avec la voisine que Jocelyne avait averti de notre venue. Je vais aller lui demander si elle connaît les secrets des disjoncteurs canadiens. Je vais à sa porte. Je sonne. Rien. Je resonne, toujours rien, je n’entends même pas le son de la sonnerie. Je jette à tout hasard un coup d’œil à la fenêtre et je vois la voisine. Alors, je toque, et elle vient aussitôt m’ouvrir. Elle a son cellulaire à la main. Je lui explique mon souci, et là elle me rassure… Tout le quartier est dans le même cas ! Et même une bonne partie de la ville… 250000 foyers montréalais sont sans électricité à cause de la pluie qui a fait disjoncter le réseau. On espère le retour à la normale vers 11H…
Finalement, la panne sera jugulée plus tôt et le courant reviendra un peu après 9h, me permettant de petit-déjeuner…
Nous avons décidé que cette journée serait consacrée à la quête du street art… Pour cela, nous allons aller d’abord au marché Jean Talon où un collègue de Nadine lui a dit que l’on trouvait des murs ornés, puis nous irons au métro Mont-Royal où j’avais remarqué une fresque murale lors de mon précédent voyage.
Le marché Jean Talon est un espace couvert consacré au marché essentiellement aux légumes. Aujourd’hui, nous avons de la chance : Halloween tombant samedi dans quatre jours, le marché lui est presque totalement consacré et nous trouvons profusion de citrouilles toutes plus grosses les unes que les autres… Les étalages sont tous très soignés et fruits et légumes alignés avec soin et rigueur pour offrir au passant des tableaux colorés et vifs.
A peine entrés sur l’espace du marché, nous découvrons une énorme fresque peinte sur le mur arrière du magasin de jouets Archambault. Nous la photographions quand soudain Nadine tombe en arrêt devant la signature. Matéo… Mais c’est le nom que lui a donné sa collègue d’un sien neveu qui justement s’est expatrié au pays des caribous pour vivre de son art des Grafs… Nous rephotographions alors avec encore plus de soin cette œuvre qui a un peu le goût du pays. Nombre de murs tout autour du marché sont ornés, nous collectons soigneusement chacune de ces traces d’un art pariétal du siècle numérique.
Pour terminer notre quête, nous décidons de faire un saut au Mont Royal où j’avais remarqué une fresque lors de mon précédent voyage. Nous reprenons le métro, mais la chance ne nous sourit plus : comme nous ressortons, la pluie commence à tomber. Nous attendons quelques instants pensant qu’il s’agit d’un grain passager, mais comme elle aurait plutôt tendance à forcir, nous fonçons vers mon mur à quelques mètres de la bibliothèque municipale. La fresque est toujours là. Nous la photographions en protégeant au mieux nos caméras, mais la pluie redouble, et nous décourage de pousser plus avant dans le quartier. Ce sera pour une autre fois. Nous retournons en courant à la bouche du métro, mais avant de nous y engouffrer, nous faisons une petite halte à un éventaire de fruits et légumes. On peut s’y abriter car il est protégé par des bâches. Nous y achetons quelques fruits, et en particulier des pommes : il s’agit de pommes de la variété Macintosh !!! Cela faisait des années, très exactement trente trois ans, que j’en entendais parler et qu’elles étaient devenues pour moi quasiment mythiques. C’est sous l’emprise d’une violente émotion que j’en achète une livre que j’enferme d’une main frémissante dans mon sac… Je pense à cet instant où revenu à notre « home » je les poserai l’une après l’autre sur la table et je les contemplerai. Elles sont magnifiques… Mais reprenons-nous, soyons fort, vite, au métro, puis, d’un pas alerte revenons à la maison…
Mercredi 25 octobre 2017, à l’assaut de la rue Sainte Catherine.
Aujourd’hui, nous allons prendre Montréal dans le sens est-Ouest et suivre cette rue emblématique de la ville qui la traverse de part en part. Naturellement nous n’allons pas la suivre de tout son long, nous allons nous contenter de sa partie le plus pittoresques et touristique. Depuis la rue Berry (et sa station de métro) nous allons longer la rue sainte Catherine jusqu’au centre ville (le Downtown Montréal).
Hier, nous avons appelé Cécile et avons pris rendez-vous avec elle pour la mi journée. Nous avons dit midi devant le complexe Desjardins.
Il est encore tôt lorsque nous embouchons la rue Sainte Catherine et il n’y a pas beaucoup de monde à part des zonards qui traînent et jouent les terreurs. Nous assistons d’ailleurs à une algarade, une agression de deux jeunes semble-t-il, mais nous n’avons pas le temps de comprendre ce qui se passe que la police surgit et que l’agresseur est maitrisé.
Nous remontons la rue en pistant les fresques murales sur les rues adventices et les blocs d’habitations qui y débouchent. Nous en trouvons de quoi satisfaire nos caméras boulimiques. Nous n’avançons pas très vite car nous allons ainsi en zig-zag, mais nous voyons bientôt la flèche du complexe. J’’imagine m’asseoir un moment sur la grande place des arts, mais elle est inaccessible. On y termine d’importants travaux en prévision d’Halloween qui impose de plus en plus sa prégnance sur la ville. Et justement, à ce moment là, un autobus à impériale couleur citrouille et tout emmaillotté de toiles d’araignées nous double dans un nuage de fumée et sous les cris de douleurs des zombies qu’il transporte…
Nous nous asseyons sur l’escalier à côté du Musée d’Art Contemporain. J’appelle Cécile pour lui dire que nous sommes au rendez-vous avec 30 minutes d’avance. Elle travaille encore ses cours, mais nous dit qu’elle arrive. Nous irons l’attendre en déambulant dans le complexe Desjardins. Un texto de Cécile : « Où êtes-vous ? ». Mutin, je réponds « Ici, on arrive » et nous prenons le cap de l’entrée du complexe. Nous croiserons bien la route de Cécile… Pas de problème… Il est maintenant l’heure de trouver de quoi se nourrir car à tant courir, la faim nous tenaille. Cécile en fait ne connaît pas beaucoup de restaurants et elle semble s’être habituée aux hamburgers américains. Je préfèrerais un met plus européen et je rêve de la pizza que j’avais mangé lors de mon précédent voyage. Direction la Bay… Car c’est sur la place qui lui fait face que mon souvenir place la trattoria de mes rêves.
Et c’est bien là, je ne m’étais pas trompé, mais je ne suis pas le seul à savoir combien ses pizzas sont goûteuse. La place est pleine et du monde attend que quelques places se libèrent. Le patron est désolé, mais il y a au moins 45 minutes d’attente. Nadine est trop affamée. Il lui faut se nourrir au plus vite au risque de faire un malaise. Tant pis… Cherchons ailleurs… Cécile nous affirme qu’elle a la solution dans un mall pas très éloigné. Elle nous y , cherche un moment la localisation des 36 restaurants qu’annoncent les affiches. Malédiction, ce ne sont que des petits éventaires qui proposent de la nourriture exotique à consommer sur place assis à une table au milieu du grand hall. L’espace confiné, les menus peu appétissants, tout cela ne me plait pas trop. Je préfère encore manger un hamburger en surface. C’est ce que nous allons faire finalement…
On ne peut évidemment aller au Canada sans faire une visite à la Compagnie de la Baie d’Hudson… J’en ai rêvé, enfant, lorsque je lisais les aventures de trappeurs du Grand Nord que contait James Olivier Curwoood. Je m’imaginais dans les grandes étendues hivernales traquant la sauvagine puis allant troquer mes peaux à la factory de la Compagnie. Là j’aurai acheté une carabine Remington et des cartouches pour me défendre contre les loups affamés qui viendraient rôder l’ans la longue nuit arctique autour de ma cabane de rondins. Aussi, nous sommes allés visiter ce magasin où le trappeur pouvait trouver tout ce qui était nécessaire. Mais il n’y avait pas de carabines Remington, peut-être parce qu’il n’y avait pas de loups en cette saison…
Nous sommes ensuite allé traîner nos guêtres dans le quartier des grattes-ciel pour faire quelques clichés impressionnants. J’aime beaucoup les grattes-ciel et plus généralement les photos d’architecture, et ce que j’aime entre tout, ce sont les jeux de reflets entre les immeubles. Les buildings modernes n’en sont pas avares avec leurs façades de verre…
Nous avions tant marché que nous étions épuisés, et c’est avec un certain soulagement que nous avons pris le métro pour retourner en nos quartiers…
Jeudi 26 Octobre, à l’assaut de l’île!
Lors de ma première visite, j’avais envisagé de visiter l’île Sainte Hélène qui fait face à l’île de Montréal sur un bras du Saint Laurent. Non pas que j’espérais y trouver des traces du passage de Napoléon, mais plutôt parce qu’elle m’intriguait. J’y avais vu une étrange construction que j’avais photographiée et qui avait quelque chose d’un futur tel que les films de science-fiction nous le promettait. On y voyait un gigantesque dôme arachnide dont la rigueur mathématique n’était brisée que par un drapeau canadien que l’on distinguait à peine. C’était, m’avait-on dit, l’ancien pavillon américain lors de l’exposition universelle de 1967. Le temps m’avait manqué pour rallier l’île et je n’avais pas su trouver un moyen rapide d’y aller. Mais ce dôme m’attirait ‘une certaine façon depuis des années.
Cette fois, une étude plus attentive des transports en commun montréalais m’avaient montré qu’il n’était pas nécessaire de rejoindre le pont Jacques Cartier et de le traverser (il est fort long), mais qu’une ligne de métro y faisait escale. On passerait donc sous terre plutôt que sur l’eau !
Métro donc, mais au sortir à l’air libre, déception : la station était entourée barrières qui protégeaient un gigantesque chantier. Nous trouvons finalement un dédale pour nous extraire du chantier et arrivons dans un parc. Un bus démarrait. Mais dans l’autre direction, par dessus les défenses du chantier, on voyait le dôme… Mais comment l’atteindre. L’île était à la mesure du Canada et je craignais de marcher à contre orientation pendant des kilomètres, d’autant que le temps était à la pluie.
S’en vint un passant. Je l’interrogeais et il m’indiqua comment revenir à la station de métro et partir dans l’autre sens. C’est ainsi que nous fumes au pied de ce dôme qui m’avait tant fait rêver d’autre mondes lointains…
Du fait de la saison, de l’heure relativement matinale, et du temps couvert et humide, le parc de l’île Saint Hélène était quasiment vide et le grand espace face à l’étrange sphère ne s’offrait qu’à notre seule présence. De près, cependant, l’édifice n’avait pas la magie de son apparition dans le lointain de l’autre côté du fleuve car on en comprenait l’architecture et l’on pouvait en imaginer les fonctions. Si je n’ai pas manqué de photographier la chose sous toutes les coutures, je n’en étais pas moins un peu déçu. Je n’allais plus pouvoir autant rêver devant la magie de l’apparition de cette sphère étrange s’élever du sol.
Comme le temps se prêtait mal aux promenades bucoliques, d’autant que la taille du chantier nous aurait contraint à une longue marche, nous décidâmes de revenir au quartier du Mont Royal pour écumer de nouveaux murs ornés. Nous reprîmes donc le métro pour faire halte à la station du Mont Royal.
Mardi, nous avions acheté des pommes au petit éventaire de ce que j’avais pris pour un marché des quatre saison. En fait, je constate qu’il s’agissait d’un marché des trois saisons. Aujourd’hui, il a plié boutique. L’hiver va arriver, et neige et glace se conjuguent mal avec fruits et légumes. Je suppose que la petite boutique ne réouvrir à qu’au printemps… Elle a fait comme ces oiseaux qui ne viennent qu’aux beaux jours et repartent vers le sud lorsqu’on annonce les frimas…
Il fait gris, mais sec. Nous en profitons pour remonter l’avenue du Mont Royal jusqu’aux pieds de la colline qui offre son parc en plein centre de Montréal. Nous continuons à traquer les fresques murales et j’enregistre une belle collection. Les boutiques devant lesquelles nous passons sont curieuses pour un européen. Elles sont plutôt miteuses, souvent petites, peu décorées, peu éclairées, elles hébergent pour la plupart de petits métiers, de petits commerces, friperies, tailleurs, marchands de nourritures à manger sur le pouce… Les magasins semblent pauvres et me font penser aux boutiques qu’il y avait autrefois dans les petites villes de province. Mais aujourd’hui, il n’y a plus de boutique au centre ville des chef-lieu de province, et Montréal est une métropole internationale… À l’extrémité de l’avenue, nous trouvons un centre commercial. Nous entrons pour acheter quelques provisions de bouche pour le soir. Le magasin est assez grand et fonctionne en libre service, mais il ne ressemble pas à ceux que nous avons en France. Les allées sont étroites, il n’y a pas réellement de soucis commercial, les marchandises sont alignées en fonction de leur utilité plutôt que selon des critères commerciaux de marchandise y. Il y a peu de choix, et surtout, un bon tiers du magasin est consacré à la pharmacie, la parapharmacie et les soins du corps… On à là une grande différence culturelle entre la France et un Canada très américain…
Vendredi 27 octobre 2017, en jouant les touristes…
Aujourd’hui sera une journée touriste. Nous décidons de revenir nous promener dans le vieux Montréal pour jouer les touristes et chercher les cadeaux à ramener à la famille. J’équipe mon appareil photo d’un téléobjectif car je souhaite compléter les clichés déjà fait par quelques prises de vues plus serrées, en particulier l’ensemble Habitat 67 que l’on peut contempler depuis le vieux port. Lors de notre dernière visite, j’étais équipé de mon trans-standard 24-70 qui était un peu court pour traverser Le Bras du fleuve. Je vais essayer avec un 70-300. J’en profiterai pour essayer de photographier ce qui m’avait attiré lors de la première visite avec une focale plus longue.
Nous écumons les boutiques à touristes. Mais celles qui nous frappent le plus, ce sont celles qui sont consacrées à l’art autochtone. Nous trouvons une boutique consacrée aux indiens avec beaucoup d’objets artisanaux, hélas hors de la portée de nos bourses, et puis surtout, nous nous émerveillons devant les objets réalisés par les inuits, en particuliers, les sculptures magnifiques. Elle me rappellent les ouvres que j’avais admiré à Vancouver. Décidément, l’art inuit tant celui de l’est que celui de l’ouest, me fascine.
Le soir, après notre frugal repas, nous avons balayé les chaînes du câble auxquelles Jocelyne était abonné et nous avons regardé une chaîne dont nous ne doutions pas qu’elle existait, la chaîne des peuples autochtones. Réalisée par les autochtones, pour les autochtones, elle est culturellement fort intéressante puisqu’elle éclaire des éléments de l’histoire des autochtones vu de leurs points de vue. Mais on sent aussi dans ses fictions un peuples qui n’a pas d’espoir… Quelque part, cette chaîne est très triste… J’y ai retrouvé cette ombre qui restait au-dessus de ma tête lorsque j’avais visité la réserve des Kahnawake en 2016…
Samedi 28 octobre 2017, fin de partie…
Dernier jour… Ce soir, nous quittons le Québec et nous envolons pour Toulouse…
Le livre de l’été…
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